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Notre arrière pays attend et espère ! le 15/08/2015 à 03h38

 Est-ce que notre arrière pays et les régions enclavées de notre pays vont enfin finir de manger leur pain noir ? 

Dans son discours du trône Sa Majesté le roi a appelé à doter nos campagnes d’infrastructures et d’une mise à niveau afin de ne pas rester à la traine des principales villes du royaume. Ouff l’espoir revient !

Je n’ai rien contre nos grandes villes. Je dirais même tant mieux pour Rabat, Casablanca, Tanger, Fès et toutes les autres agglomérations qui se sont développées ; mais leur situation serait encore meilleure si en parallèle nos petites villes et nos villages se sont développés également pour que leurs habitants ne les quittent pas et viennent grossir les populations de ces villes qui sont déjà surpeuplées. Je dirais même que de nombreux citadins n’hésiteront pas à fuir le stress et la pollution des grandes villes pour venir et s’installer dans nos villages et dans nos campagnes si les infrastructures nécessaires ont été réalisées afin de garantir de bonnes conditions de vie. Mais hélas nos campagnes qui sont laissées pour compte continuent à se vider. Ce qui d’ailleurs ne fait pas l’affaire des grandes villes puisque depuis plusieurs années qu’on parle de villes sans bidonvilles, sans arriver à éradiquer des groupements de baraques en tôle qui n’embellissent pas leurs périphéries. On construit des habitations aux habitants d’un bidonville qu’on détruit et le lendemain c’est un nouveau bidonville qui pousse à une centaine de mètres de l’endroit ou était installé l’ancien avec de nouveaux occupants. Ce jeu du chat et la souris continuera tant que les décideurs ne comprennent pas que ces constructions de logements doivent concernées plus les habitants qui sont dans nos campagnes et montagnes que ceux qui les fuient.

Il est bien entendu que la construction de logements ne suffit pas pour fixer les gens dans leurs ksars et douars. Un accompagnement concernant la création d’emplois doit aller avec. Et ce n’est pas impossible si l’Etat favorise l’implantation de petites entreprises de transformation dans ces régions au lieu de tout concentrer sur quelques villes. Pour ne parler que de notre région et de son activité minière, ne pourra-t-on pas construire des unités de traitement de minerai sur place au lieu de tout transporter à Casablanca, Marrakech et Meknès ? Que deviendrait Tinghir et Imider si le traitement du minerai d’argent extrait de ses terres est traité sur place ? Que deviendraient Taznakhte et Ouarzazate si le traitement de leurs richesses minières sont traitées sur place ?

Même chose pour l’activité touristique où notre région peut passer d’une région de « passage » qui ne rapporte pas grand-chose à la région et qui profite plus aux opérateurs touristiques installés à Agadir, Fès, Marrakech et Casablanca  au statut de région réceptive d’où partiront des circuits pour les visites des autres villes et dont les retombées profiteront aux opérateurs de la région. Un tel basculement est possible si les autorités, les opérateurs touristiques locaux et les élus de la région mettent la pression sur la RAM pour assurer au moins un vol quotidien entre Casablanca et Errachidia et pourquoi pas un vol hebdomadaire Errachidia / Paris pour développer encore plus la destination Marzouga ?

Je ne vais pas citer d’autres domaines d’activités qui sont nombreux et qui tous peuvent être des leviers de développent pour notre région et pour toutes les régions « oubliées » ; mais je reste persuadé que le développement de notre pays ne se fera pas avec un bon rythme tant qu’on continue à ne pas développer les villages et les petites villes de son arrière pays.

La situation de notre pays ressemble à une voiture dont les roues arrière sont dégonflées. Aussi luxueuse et puissante qu’elle soit, elle ne pourra que rouler à une vitesse réduite.

Ainsi va Ghriss

Goulmima le 15/08/2015

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