Il a quelques décennies et par les voix les plus officielles on nous avait annoncé la découverte d’un grand gisement de schistes bitumineux dans la région de Timahdite. Une grande plaque fut même installée entre Timahdite et Hjirte (col du Zad) sur la route allant vers Imtgharne (Errachidia) indiquant à tous ceux qui empruntent cette route nationale le site de la prochaine exploitation minière.
Quelques années après, ne voyant rien arrivé, on avait posé la question au responsables du domaine énergie du pays sur la non mise en exploitation de ces schistes qui non seulement avaient fait couler tant d’encre mais dont les perspectives avancées faisaient rêver toute la population du moyen Atlas. Ces responsables avaient répondu avec assurance et conviction à peu près ceci :Il n’est pas du tout intelligent d’exploiter pour l’instant ces schistes vu que le coût de revient d’un baril de pétrole extrait de ces schistes coûterait 33 $ alors que le coût du brut actuellement sur le marché n’est que de 23$ !
Amen, avions nous dit même si ce calcul qui n’a pas intégré toute la dynamique transversale allant de la création des emplois pour nos jeunes aux emplois indirects que cette exploitation va générer nous paraissait faux.
Mais, maintenant que le baril de pétrole se négocie autour de 100$, que peuvent nous répondre ceux qui détiennent la vérité concernant cette affaire ? nous dire que le SMIG au Maroc est tellement élevé que le coût de revient du baril dépassera 150 $ ?
Quel argument vont-ils trouver pour expliquer la non mise en exploitation de ces schistes bitumineux de Timahdite.
Ce beau village du moyen Atlas dont le nom en Tamazighte signifie « la gardienne » connu depuis des siècles par ses alpages, ses pâturages ses nombreux troupeaux d’ovins et dont les étangs et les rivières d’eaux vives et fraîches sont renommés pour leurs abondances en truites, carpes et brochets, ne veut plus être la gardienne d’un quelconque mensonge !
S'il y a pétrole il faut démarrer sans tarder son exploitation le pays en a besoin et encore plus les populations de ce plateau du moyen Atlas.
Schistes bitumeux ou roches volcaniques calcinées, les gens ont droit de savoir et s’il faut que Timahdite garde quelque chose, alors qu’elle garde la beauté de ses sites et la couleur bleue azur des eaux d’Aguelmam de Sidi Ali.
Ainsi va Ghriss
Agadir le 1er décembre 2007