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Les pionniers de Tibakchine le 02/06/2021 à 23h45

 

RHAL DA, ZDAGH DA 
Les pionniers de Tibakchine ! 
Les autorités coloniales françaises avaient décidé de construire une école au lieu dit Tibakchine entre 1949 et 1951 soit dix années après l’école du centre de Tizi N’Imnayen. La construction fut confiée à l’entrepreneur Houssain Soussi.
Ce lieu dit Tibakchine est situé sur le chemin qui mène du ksar de Goulmima à Assif (Oued Ghriss) et au cimetière d’Agoumad. C’est également le chemin qu’empruntaient chaque jour les troupeaux qui se rendaient paître à Assedrem.
Me reviennent en tête feus Oumouhti et Oubenstiti qui étaient respectivement les bergers de Takrite mon arrière grand-mère et de Baadid un des grands éleveurs d’Ighrem ainsi que le troupeau d’Ou3li n’iyafassen (Midouane).
Les enseignants pionniers affectés à cette école étaient tous de nationalité française à l’exception d’un seul que les gens appelaient monsieur Houssa et qui habitait un logement attenant à l’école du côté du verger N’Ait Sékou (Kouch). Je me souviens avoir été chez-lui en compagnie de mon père, alors que je devrais être âgé de cinq ou six ans. 
Comme si c’était hier, je me souviens de la date de 1955 qu’écrivait Monsieur Grosmane sur le tableau de notre classe de cours préparatoire. 
Les enseignants de cette époque en plus de Grosman, étaient Joneskin, Mr et Mme Puech, Madani Lahcen, (un Midelti que les habitants du ksar appelaient familièrement monsieur Lahcen).  L’école ne comprenait que quatre classes. Deux de cours préparatoires (CP1 et CP2) et deux de cours élémentaires (CE1 et CE2). Après ces quatre années à Tibakchine, les écoliers poursuivaient leurs études à l’école du Centre à Tizi N’imnayen. 
De Tibakchine, je garde quelques souvenirs. D’abord et en première place, la soupe aux pois-chiches et aux pois-cassés que préparait Haddou Ichou Barghouz et après lui Assiss Ki Hassou. On raffolait tous de cette soupe qu’on nous servait chaque jour après les cours. Je dirais même que de nombreux garçons dont je suis, s’étaient inscrits à l’école à cause cette soupe ci-appétissante ! 
Je me souviens aussi du coup de bâton sur la tête que madame Puech m’avait asséné et qui m’avait fait saigné parce que je n’arrivais pas à rouler les R en prononçant la phrase “Ramadani et Rabarani”.
Je n’ai pas oublié non plus l’attitude d’un enseignant de la langue arabe qui portait le prénom de Abdeslam qui détestait tous les élèves dont les parents étaient du Hizb Chora (PDI). Cet enseignant originaire de la région de Tetouan nous gratifiait de “bonnes” mauvaises notes.  Un autre événement avait marqué cette école, il s’agit de l’effraction et du vol par un groupe d’élèves du ksar. des livres entreposés dans une classe. L’armée de libération qui avait réquisitionné le domicile de feu Cherouite Haddou Assou à Agoumad avait arrêté ce groupe de jeunes et les avait enfermés pour les punir durant plusieurs jours dans une chambre de cette maison.
Nous aimions notre école et sa minuscule cour qui nous servait de terrain pour jouer au football. Une pensée pour Haddou ou Khnich et pour feu Boukil Oulali qui excellaient déjà en tant qu’enfants dans ce jeu. 
Nous aimions nos enseignants qui de leur côté faisaient tout pour nous faire aimer la langue de Molière.
Un jour feu Baddi Hamoujane n’avait pas pu retenir ses larmes en apprenant que madame Puech est malade. Il répétait en sanglotant: “ita3fouyas Rabi imadame”.
La première personne Ghrissoise affectée comme enseignant à Tibakchine fut Haddou Kejji (colonel major à la retraite) qui avant d’intégrer l’Académie Royale avait enseigné à Tibakchine. J’étais un de ses élèves au CE2. D’autres enseignants Ghrissois avaient également enseigné dans cette école. J’en citerais entre autres Hsaine Berri et Moha Afrokh. 
Des autres marocains qui avaient laissé leur empreintes dans cette école en tant qu’enseignants, j’en citerais entre autres: Pour le français: Outama3lite et Mhabra et pour l’arabe, Limam, Chaabi et ce Abdeslam l’istiqlalien. 
Presqu’un millier d’enfants des ksars de Goulmima d’Ait Moch et d’Ait Sidi M’Hamed ou Lahcen avaient aussi fréquenté cette école. Bouguendou Ha Mouloud, Ha ou Salh et Achak Sidi Moh étaient de ceux-là.
De nombreux ingénieurs, médecins, officiers supérieurs et cadres avaient fréquenté les bancs de cette école. Mais nous qui avons fréquenté cette école qui est actuellement en ruine, lui avons rendu ce que nous lui devons ?
Sans hésitation, je dirais Non ! 
Ainsi va Ghriss !
Les autorités coloniales françaises avaient décidé de construire une école au lieu dit Tibakchine entre 1949 et 1951 soit dix années après l’école du centre de Tizi N’Imnayen. La construction fut confiée à l’entrepreneur Houssain Soussi.
Ce lieu dit Tibakchine est situé sur le chemin qui mène du ksar de Goulmima à Assif (Oued Ghriss) et au cimetière d’Agoumad. C’est également le chemin qu’empruntaient chaque jour les troupeaux qui se rendaient paître à Assedrem.
Me reviennent en tête feus Oumouhti et Oubenstiti qui étaient respectivement les bergers de Takrite mon arrière grand-mère et de Baadid un des grands éleveurs d’Ighrem ainsi que le troupeau d’Ou3li n’iyafassen (Midouane).
Les enseignants pionniers affectés à cette école étaient tous de nationalité française à l’exception d’un seul que les gens appelaient monsieur Houssa et qui habitait un logement attenant à l’école du côté du verger N’Ait Sékou (Kouch). Je me souviens avoir été chez-lui en compagnie de mon père, alors que je devrais être âgé de cinq ou six ans. 
Comme si c’était hier, je me souviens de la date de 1955 qu’écrivait Monsieur Grosmane sur le tableau de notre classe de cours préparatoire. 
Les enseignants de cette époque en plus de Grosman, étaient Joneskin, Mr et Mme Puech, Madani Lahcen, (un Midelti que les habitants du ksar appelaient familièrement monsieur Lahcen).  L’école ne comprenait que quatre classes. Deux de cours préparatoires (CP1 et CP2) et deux de cours élémentaires (CE1 et CE2). Après ces quatre années à Tibakchine, les écoliers poursuivaient leurs études à l’école du Centre à Tizi N’imnayen. 
De Tibakchine, je garde quelques souvenirs. D’abord et en première place, la soupe aux pois-chiches et aux pois-cassés que préparait Haddou Ichou Barghouz et après lui Assiss Ki Hassou. On raffolait tous de cette soupe qu’on nous servait chaque jour après les cours. Je dirais même que de nombreux garçons dont je suis, s’étaient inscrits à l’école à cause cette soupe ci-appétissante ! 
Je me souviens aussi du coup de bâton sur la tête que madame Puech m’avait asséné et qui m’avait fait saigné parce que je n’arrivais pas à rouler les R en prononçant la phrase “Ramadani et Rabarani”.
Je n’ai pas oublié non plus l’attitude d’un enseignant de la langue arabe qui portait le prénom de Abdeslam qui détestait tous les élèves dont les parents étaient du Hizb Chora (PDI). Cet enseignant originaire de la région de Tetouan nous gratifiait de “bonnes” mauvaises notes.  Un autre événement avait marqué cette école, il s’agit de l’effraction et du vol par un groupe d’élèves du ksar. des livres entreposés dans une classe. L’armée de libération qui avait réquisitionné le domicile de feu Cherouite Haddou Assou à Agoumad avait arrêté ce groupe de jeunes et les avait enfermés pour les punir durant plusieurs jours dans une chambre de cette maison.
Nous aimions notre école et sa minuscule cour qui nous servait de terrain pour jouer au football. Une pensée pour Haddou ou Khnich et pour feu Boukil Oulali qui excellaient déjà en tant qu’enfants dans ce jeu. 
Nous aimions nos enseignants qui de leur côté faisaient tout pour nous faire aimer la langue de Molière.
Un jour feu Baddi Hamoujane n’avait pas pu retenir ses larmes en apprenant que madame Puech est malade. Il répétait en sanglotant: “ita3fouyas Rabi imadame”.
La première personne Ghrissoise affectée comme enseignant à Tibakchine fut Haddou Kejji (colonel major à la retraite) qui avant d’intégrer l’Académie Royale avait enseigné à Tibakchine. J’étais un de ses élèves au CE2. D’autres enseignants Ghrissois avaient également enseigné dans cette école. J’en citerais entre autres Hsaine Berri et Moha Afrokh. 
Des autres marocains qui avaient laissé leur empreintes dans cette école en tant qu’enseignants, j’en citerais entre autres: Pour le français: Outama3lite et Mhabra et pour l’arabe, Limam, Chaabi et ce Abdeslam l’istiqlalien. 
Presqu’un millier d’enfants des ksars de Goulmima d’Ait Moch et d’Ait Sidi M’Hamed ou Lahcen avaient aussi fréquenté cette école. Bouguendou Ha Mouloud, Ha ou Salh et Achak Sidi Moh étaient de ceux-là.
De nombreux ingénieurs, médecins, officiers supérieurs et cadres avaient fréquenté les bancs de cette école. Mais nous qui avons fréquenté cette école qui est actuellement en ruine, lui avons rendu ce que nous lui devons ?
Sans hésitation, je dirais Non ! 
Ainsi va Ghriss !
Washington le 31/05/2021

 

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