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Une réflexion sortie de prison ! le 29/04/2017 à 07h47

Me vint à l'esprit l'histoire de Boussikatriss "le balafré", jeune homme de vingt six ans qui avait quitté l'école à l'âge de dix ans et qui n'avait pas pu lors de son adolescence apprendre un métier qui lui aurait permis de mener une vie normale. Il avait commencé par faire de petits larcins avant de basculer après sa quinzième année dans ce que nous appelons communément aujourd'hui au Maroc " Lgrissage". Boussikatriss ne choisissait pas ses victimes. Le soir, une fois il a snifé sa dose de "dissolution" il s'attaquait à toute personne qu'il croisait sur soûl chemin pour la dépouiller de son argent et de tout ce qu'elle possède et qui peut être revendu. 

Les gardiens pénitentiaires le connaissent tous à cause de ses fréquents séjours en prison.

Pris encore une fois en flagrant délit, il fut présenté au juge après avoir passé une semaine en prison dans l'attente d'être jugé. Devant le magistrat, il reconnaît tous ses méfaits sans aucune hésitation. Il raconte ses exploits comme s'il le faisait à un de ses amis.

Prenant en considération son enfance difficile et son comportement naïf et candide,  le juge lui annonce que cette fois-ci il ne lui inflige qu'une sentence de deux mois et 15 jours de prison; mais qu'en cas de récidive, la sanction sera plus sévère.

S'adressant au juge, Boussikatriss dit: Non monsieur le Président, ce que j'ai fait est grave et la sentence n'est pas juste. Je veux être condamné au double soit cinq mois de prison et non deux mois et quinze jours !

Étonné par la réponse de Boussikatriss, le juge lui demande, pourquoi donc cinq mois?

Monsieur le President, nous sommes à fin octobre, bientôt ça sera l'hiver et il sera difficile de trouver quoi manger et surtout de passer la nuit à la belle étoile durant cette période de grand froid et de pluies. En prison, j'aurais un lit, une couverture, je serai nourri, je prendrai une douche chaque fois que je le voudrais et je suivrais à la télé les matchs de football chaque mercredi et "Sahra" chaque samedi soir.

À fin mars, je sortirai de la prison en même temps que les fleurs du printemps !

Pardonnez-moi chers lecteurs de vous avoir raconté une histoire sortie de mon imagination. C'est tout simplement pour vous dire que s'il y a quelques années la prison faisait peur aux délinquants, aujourd'hui elle ne leur fait plus peur. Pour une certaine catégorie de gens elle est plus un refuge et une délivrance qu'une punition et une privation ! Certains trouvent leur condition de vie en prison plus clémente qu'elle ne l'est   au sein de la société; car elle leur offre ce que la société ne peut pas leur offrir en étant libres !

Ainsi va Ghriss

Washington le 29/4/2017

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