Il y a une année j'avais inséré une chronique par laquelle je rappelais un premier écrit dans lequel j'invitais les responsables militaires à procéder sans tarder au redéploiement de nos bases militaires, en les rapprochant plus de nos frontières de l'Est et du Sud, afin de faire face à toute provocation qui viserait la sécurité de notre pays.
Je reconnais que lors de l'écriture de ladite chronique, je pensais plus aux incursions des combattants du Daesh qui nous arriveraient du côté algérien qu'à une action de provocation de la part des séparatistes du Polisario.
Avant de vous inviter à relire cette chronique qui n’avait pas manqué d’anticiper sur la situation que connait actuellement la région, j'espère que ceux qui décident pour le devenir de notre pays ne vont pas tarder à expulser hors de Guerguerate ces éléments du Polisario qui narguent nos soldats et qui humilient par leurs agissements les camionneurs marocains qui traversent la frontière Maroco-mauritanienne. La ligne rouge a été franchie et c'est aux militaires d'agir comme il se doit.
Washington le 11/03/2017
Le feu n'est plus loin de la demeure !
Si vous suivez l’évolution de la situation sécuritaire au Moyen Orient et tout particulièrement du coté de l’Iraq et de la Syrie vous avez certainement remarqué que "Daech" est en train de transférer ses forces de ces deux pays pour les redéployer en Lybie où le chaos s’installe de plus en plus chaque jour. Le sud algérien est lui aussi en passe d’être aux mains des jihadistes de tous bords. La stabilité politique de ce pays voisin est chancelante et son effondrement dans un proche avenir n’est pas à écarter. Une telle hypothèse serait catastrophique pour ce pays et sa balkanisation sera inévitable. Ses pays voisins et tout particulièrement le Maroc et la Tunisie doivent être prêts à toute éventualité de ce genre. Car, inévitablement, ils seront plus au moins touchés et le degré de gravité de cette conséquence dépendra des dispositions qu’ils auront prises. Il n’est pas du exclus qu’ils soient les destinations des millions de réfugiés qui seront contraints de fuir l’insécurité, le désordre et la guerre. Moi qui suis d’habitude optimiste, je crains pour le devenir de ce pays et pour les dégâts collatéraux que cela causera aux pays voisins Les voyants de sécurité clignotent jaunes et risquent de passer au rouge dans un proche avenir. La vigilance dans nos villes doit être accrue et elle doit l’être encore plus sur nos frontières de l’Est et du Sud. Il faut que nos responsables prennent le devant et anticipent. Attendre que survienne la catastrophe pour agir dans la précipitation n’a jamais été une bonne chose. Il y a huit mois j’avais dit que l’implantation des bases et des casernes militaires dans nos villes ne se justifie plus et que nos forces armées ne doivent pas être éloignées des zones susceptibles de connaitre des infiltrations, des attaques ou des actes terroristes. J’avais écrit que si dans le passé, la France dans sa stratégie d’occuper le Maroc, avait choisi quelques villes comme Meknès, Marrakech, Casablanca, Rabat et d’autres pour l’implantation des casernes militaires, c’est parce qu’elles avaient comme objectif de servir de bases arrières en abritant leurs logistiques militaires pour faire face à la résistance des habitants des campagnes et de l’Atlas. Ce qui peut se comprendre dans leur logique de colonisation et de lutte contre la résistance des tribus de l’arrière pays et du Sud.
Après l’indépendance du pays et plus encore aujourd’hui, la menace nous vient de nos frontières terrestres du sud et de l’Est. Ce qui rend impératif le transfert de nos forces. Il ne faut pas attendre qu’un conflit éclate ou qu’une invasion de notre territoire se fasse pour mettre nos tanks sur des porte-chars pour les approcher des zones de combat. Dans une agression territoriale le temps de riposte est d’une grande importance. Figuig, Errachidia, Ouarzazate, Zagora, Mhamid Elghizlan et bien d’autres villes du sud sont toutes désignées pour jouer le rôle de villes forteresses et gardiennes de nos frontières. Les villes côtières continueront a abriter les bases des forces navales et les villes d’Errachidia et de Ouarzazate peuvent abriter des bases pour les forces aériennes.
Je ne parlerais pas des retombées économiques dont bénéficieraient les villes du sud dans lesquelles seraient installés ces bataillons. Le premier objectif de ce redéploiement et de pouvoir répondre avec rapidité à une éventuelle agression provenant des frontières de l’est, du sud-est et du sud. Le Maroc ne sera jamais le premier à lancer une attaque contre un pays voisin mais l’inverse n’est pas du tout garantie. Raison de plus pour lui d’avoir les moyens de riposter rapidement non loin des lieux de l’attaque. Le souvenir de la guerre des sables (1963) est toujours dans nos têtes.
Je m’arrête là. Car sans être aussi muet que « la grande muette », il ne faut pas que je sois trop bavard sur un sujet d’une grande sensibilité.
Ainsi va Ghriss
Washington le 05/03/2016
[Retour]