Désolé chers amis de vous imposer deux chroniques en deux jours. Ce que j’ai à dire tellement grave que je n’ai pas pu attendre samedi pour l’insérer.
Les marocains espéraient que leur parlement représente les différentes composantes de la population de notre pays, voilà que d’une législature à une autre, la représentativité devient de plus en plus familiale que nationale ! Je ne vais pas citer ici les nombreux élus dont la présence au parlement n’est due qu’aux liens de parenté qu’ils ont avec des ministres ou avec des leaders politiques. Les réseaux sociaux les ont listés et cités.
Ceux qui promettaient au peuple de partager avec lui et de finir avec la formule "Bbak sahbi" ont vite oublié leurs promesses et ont commencé par se servir et servir leurs progénitures et leurs proches. Ces gens n’ont plus peur de la honte ni d’être montrés du doigt. Ils sont sans scrupule et démunis de toute moralité. Ils sont en train de perdre le peu de vertu qui leur reste au risque de faire réagir la rue. Mais tant qu’on laisse aux partis le soin de désigner les candidats aux élections législatives et l’établissement des listes nationales pour les femmes et les jeunes, on ne respecte pas le jeu démocratique et on ne favorisera pas l’instauration d’une bonne représentativité du pays.
Les "Tazkiyates" et la désignation des listes nationales par les partis politiques sont le cancer qui ronge notre démocratie. Si cette cadence de regroupement familiale continue au parlement ; il suffirait qu’une vingtaine de familles se réunissent et se mettent d’accord pour voter ou contrer une loi. C’est un scandale et un déni de démocratie ! La porte de la bergerie est ouverte aux loups !
Le Maroc ne possède-t-il pas des hommes et des femmes plus compétentes que les enfants, les épouses ou les sœurs de nos ministres ou des leaders politiques ? Où est le sens de l’équité, et où le déni de l’intérêt personnel et familial ? Le dérapage est tellement énorme qu’on risque d’avoir un taux d’abstention encore plus élevé lors des prochaines élections. Faut-il se taire devant cette dérive et ces agissements qui manque de civisme ? Non, les marocains doivent dénoncer avec vigueur cette pratique qui favorise certains marocains sur d’autres. Si ça ne tenait qu’à moi, à défaut d’exclure du parlement tous les élus ayant des liens de parenté et ne garder qu’un seul membre d’une même famille, j’aurais déclaré ces élections caduques et je les aurais refaites sans les «Tazkiates» et sans listes établies par les partis politiques.
Ainsi va Ghriss
Goulmima le 16/10/2016
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