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Trump se trompe ! le 25/06/2016 à 04h07

Ma chronique de la semaine passée sur Goulmima dont le titre était: "Région du Sud-est, la cocotte est sous pression !", qui avait traité le ras-le-bol de la jeunesse de Ghriss et la marginalisation de toute la région du Sud-est n’avait fait l’objet que de quelques commentaires sur ma page Facebook. Bien que l’adage arabe dit que "le silence est signe d’approbation", je ne vais pas chercher à savoir la raison de la retenue de certains amis habitués à donner leurs avis sur des sujets sensibles tels que celui traité. Quant à moi, tout en assumant ce que j’avais écrit, cette semaine, je change mon fusil d’épaule, mais aussi de sujet et de continent afin de leur éviter toute autre gêne.

Si jusqu’à cette année les campagnes électorales entre Républicains et Démocrates pour les présidentielles américaines avaient porté pour différencier le parti de l’éléphant et celui de l’âne, sur les questions économiques, financières et l’engagement des Etats Unis dans divers conflits armés dans le monde, la campagne qui se déroule actuellement porte plus sur les thèmes de l’immigration, du terrorisme, de la vente libre des armes de guerre et sur la couverture médicale aux américains.

Pour l’immigration, la crise économique qui comme dans beaucoup de pays a touché les Etats-Unis et qui a causé la perte d’emplois pour de nombreux américains, n’a pas manqué d’influencer la position des Républicains qui pointent du doigt l’immigration. Ce qui n’aurait pas surpris dans pareilles situations si on s’est limité à n’en vouloir qu’à l’immigration clandestine, donc aux personnes en situation irrégulière aux Usa. Ce qui est paradoxal, c’est de voir des américains dont les grands parents ou les arrières grands parents sont eux-mêmes des immigrés et qui ne sont arrivés aux Etats-Unis que depuis quelques décennies se mobiliser contre leurs concitoyens américains dont la naturalisation n’est pas aussi ancienne que la leur. Là encore Trump et ceux qui le soutiennent font un distinguo entre, les immigrés arrivés de l’Europe de l’Est qu’ils tolèrent et tous les autres. Les latinos, les musulmans quelques soient leurs pays d’origine, les arabes et les noirs sont les visés de cette campagne aux relents racistes. Trump n’hésite pas à imputer toute fusillade, et toute attaque commise aux Etats-Unis à l’une de ces catégories même s’il privilégie plus la cible musulmane. Les Démocrates à leur tête Obama, appellent à un contrôle de la vente libre des armes de guerre aux américains, Trump et les Républicains s’opposent à cette proposition maintes fois faites par les Démocrates.  Lors de l’attaque terroriste contre le Bataclan à Paris, le candidat à la présidentielle des Etats-Unis, lors d'un meeting à Beaumont dans le Texas, parlant de la France avait déclaré je cite : "Regardez Paris, avec les lois sur le port d'armes les plus restrictives du monde, personne n'avait d'armes sauf les méchants". Et d’ajouter aux milliers de personnes rassemblées: "Personne n'était armé. On peut dire ce qu'on veut, s'ils avaient eu des armes, si les gens étaient armés, s'ils avaient le droit de porter des armes, la situation aurait été très, très différente". L’attaque de la boite de nuit que fréquentaient les gays à Orlando et dont l’auteur serait un gay et un client, a apporté un démenti cinglant à sa déclaration. Cette attaque faite par un seul homme contrairement à celle du Bataclan où ils étaient plusieurs, avait fait plus de victimes que celle de Paris. Mais malin qu’il croyait être, il a oublié  de reconnaitre que le port d’armes par les américains n’a pas empêché ce drame de faire 49 morts et 53 blessés. Il n’a pas aussi attendu que les investigations de la police déterminent les causes et le mobile de la personne qui avait perpétré cette attaque pour faire  à New Hampshire, un discours virulent sur l'immigration et pointer du doigt les musulmans et les immigrés.

Mais les dérapages de l’homme à la touffe de s'arrête pas aux immigrés et aus musulmans. Ses déclarations sur les femmes font scandale aussi. Avec elles, il ne manque pas non plus de faire part de son machisme et de sa misogynie déclarés. Ce qui surprend, c’est que la majorité de ses déclarations concernant les femmes ont été faites après son annonce à la candidature aux primaires républicaines. Trump a qualifié la femme de : “Bimbo, chienne, grosse truie et de déclarer que “C’est dur de prêter attention à une femme lorsqu’elle a de petits seins”, ou encore “On s’en fout de ce qu’elles écrivent, tant qu’elles ont un joli petit cul” !

Les américains vont-ils êtres aveuglés jusqu’à mettre la destinée de leur pays entre les mains de Donald Trump qui fait renaître aux Etats-Unis le racisme et le communautarisme et qui réduit la femme à un "objet" sexuel? Je ne le souhaite pas pour ce grand pays. Ce que je souhaite, ce n’est pas seulement la victoire d’Hillary Clinton mais pour clouer le bec à Donald Trump, qu’Hillary choisisse pour le poste de Vice-Présent des Etats-Unis une autre femme en la personne d’Elizabeth Warren sénatrice du Massachusetts.

Ainsi va Ghriss

Washington le 25/06/2016 

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