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Le Hajj, une réorganisation s'impose ! le 05/10/2015 à 09h00

L’actualité et l’énormité de la tragédie de Ména m’obligent à revenir encore une fois sur Le Haj qui est le cinquième pilier de l’Islam et qui est obligatoire pour tout musulman qui dispose de moyens pour l’effectuer. Cette année encore une fois, le déroulement du pèlerinage a connu des accidents très graves qui ont causé le décès de plusieurs personnes. Des accidents qui pourraient bien être évités si les autorités organisatrices de ce grand rassemblement islamique avaient pris les mesures qu’il fallait prendre. Suite donc à ces négligences répétitives, Il me semble que c’est le moment de revoir de fond en comble l’organisation de cet événement en commençant par le débarrasser de certaines pratiques mercantiles qui ne rentrent pas dans l’accomplissement du pèlerinage.

Je ne prétends pas être un érudit ou un spécialiste des questions religieuses mais cela ne m’empêche guère de lire, de chercher et d’essayer de comprendre puis de donner mon propre avis. Si j’ai bien compris ce qui est écrit sur l’accomplissement du pèlerinage, ce dernier comprend trois groupes de règles.

Le 1er groupe est composé de quatre rites qui doivent obligatoirement  être effectués sans quoi le Haj est invalide. Sans rentrer dans les détails, voici ci-après ces rites:

1       L’ihram ou Annya qui est l'intention de l'entrée en rituel ; en disant par exemple « Je m’engage dans les actes du pèlerinage »

2       Arafat : Etre présent sur une partie de la terre de `Arafah, même si ce n’est que pour un instant compris entre le moment où le soleil décline du zénith (quitte le milieu du ciel) jusqu’à l’aube de la nuit de l’`Aid.

3       Tawaf Alifada, ce sont les sept tours rituels autour de la Kaaba apresle retour de Mena Arafah et Mouzdalifa.

4       Assaay, c’est faire sept fois le trajet entre le mont de Assafa et celui d’Al-Marwa,

Celui qui omet ou qui n’effectue pas un de ces quatre rituels n’a pas accompli le hajj malgré la fatigue et les dépenses occasionnées par le voyage.

Le 2ème Groupe comprend des rites recommandés mais  qu’on peut ne pas effectuer à condition de faire une fidya (sacrifié un ovin)

Le 3ème Groupe comprend des rites qui font partie de la sunna. Ils sont conseillés mais peuvent ne pas être effectués.

Je laisse de coté les rites des 2èmes et 3èmes groupes car ils ne sont pas obligatoires et n’invalident pas le pèlerinage d’un pèlerin. Pour les quatre rites du 1er groupe, la personne voulant effectuer son pèlerinage n’a besoin que de quatre jours pour les accomplir. Ainsi elle peut arriver deux jours avant l’Aid à la Mecque en prononçant la niya et en portant son Ihram. Le lendemain elle se rend à Arafah. Le jour de l’Aid après le sacrifice à Ména, elle se rend à la Kaaba pour effectuer Attawaf et Assa3y  et puis c’est fini pour les rituels obligatoires. Ajoutons six autres jours pour effectuer un aller retour à Médine pour se recueillir sur la tombe du prophète. Cela fait au total dix jours, après quoi le Hadj  peut rentrer chez lui!

Je ne comprends donc pas pourquoi les autorités saoudiennes et les entités qui gèrent les affaires religieuses des pays musulmans continuent à faire séjourner durant trente jours les personnes qui se rendent à la Mecque ? Ces longs séjours coûtent cher, très cher même. Et les personnes âgées ont du mal à supporter l’éloignement, le changement de nourriture, la chaleur et bien d’autres désagréments qui leur arrivent souvent en Arabie Saoudite. On comprend pourquoi nos Hadjs pour la plupart, nous reviennent malades et fatigués !

Sachant qu’un aller retour avec un séjour de dix jours en demi-pension dans un hôtel 5 étoiles en Turquie ne dépasse pas la somme de 6000 Dh, la question que je pose, qui justifie les prix exorbitants que les autorités saoudiennes exigent pour qu’un Hadj effectue son pèlerinage ; d’autant plus qu’à la Mecque de nombreuses personnes partagent la même chambre et préparent elles même leur repas !

Font-ils payer aux pèlerins autres choses que le prix de ces modestes prestations ?

Ne font-ils pas prolonger le séjour pour que les Hadjs dépensent jusqu’à leur dernier dirhams ?

Je vous laisse le soin de répondre aux deux questions.

Ainsi va Ghriss

Goulmima le 03/10/2015

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