Cette semaine, je laisse de côté la politique marocaine qui comme à la veille de chaque élection est marquée par un lot de promesses intenables, de mensonges et d’hypocrisie. Arraw N’Tanouhte (les Partis politiques), recoulent tous, non pas parce qu’ils sont sûres de remporter les élections mais pour les sommes d’argent que l’Etat leur a distribuées et dont les leadeurs vont bien profiter. Personnellement, je ne m’attends pas à de grands changements dans la gestion des affaires de nos municipalités et de nos communes. La totalité de ceux qu’on aimerait voir partir se représentent pour entamer un second quinquennat. Et quelques soient les personnes qui seront élues, elles commenceront par bien se servir tout en continuant de servir aux habitants la même soupe d’avant. Je ne sais pas si tout ce tralala électoral mérite autant d’écrits et d’intérêt? Ce qui me semble intéressant de méditer, c’est d’essayer de savoir pourquoi la majorité des élites se désintéresse-t-elle de ces élections ? En attendant d’avoir une réponse à cette question, je change mon fusil d’épaule et je reviens sur les sujets de ma chronique.
En décidant en 1976 que seuls les travailleurs dont les épouses et les enfants sont présents sur le territoire français, vont bénéficier des allocations familiales, le Président Giscard d’Estaing voulait peut être par cette action réduire le déficit de la Sécu en privant les travailleurs étrangers en France de bénéficier de ces prestations sociales auxquelles ils ont droit. Si c’était son objectif, je peux dire qu’il avait fait un mauvais calcul et qu’il a bien raté sa cible en ce qui concerne les marocains. Car nos compatriotes qui au départ projetaient revenir vivre au Maroc après leurs départs à la retraite ont été obligés de revoir leurs plans en faisant venir femmes et enfants en France. Et même si ce regroupement familial remet en cause leur retour dans le bled natal, cela a permis à leurs enfants d’étudier, de faire carrière en France et pour un grand nombre d’entre eux d’avoir la double nationalité. Si c’était en ces temps de crise et de racisme, le gouvernement français n’hésiterait pas à leur doubler le montant des allocations à condition que femmes et enfants restent au Maroc! Giscard n’avait pas vu ce que Dieu a vu !
Quant au Président Mitterrand, lorsqu’en 1981, il fût élu à la tête de la présidence de la République française et vu les relations très étroites qu’entretenaient les socialistes français avec l’opposition marocaine représentée par l’Usfp, il crut bon de punir le royaume et de faire pression sur son gouvernement. C'est ainsi qu'il avait pris la décision unilatérale de mettre un terme à la coopération et de rappeler tous les coopérants français qui enseignaient dans les collèges et lycées marocains. Le gouvernement marocain n’avait pas d’autres choix pour combler ce départ des français que de faire appel aux enseignants roumains et bulgares qui ne parlaient pas un mot de la langue de Molière. Après trois années d’exercice au Maroc, ces profs venus des pays de l’Europe de l’est commençaient à parler français sans avoir appris grand-chose aux collégiens et lycéens marocains. S’il est certain que cette décision du gouvernement socialiste français était parmi les causes qui avaient abaissé le niveau des étudiants durant les années qui avaient suivi, elle a également affecté le degré d’enthousiasme et d’engagement du Maroc au sein du monde de la francophonie. Je dirais que cette décision du Président français n’a pas arrangé ni son pays ni le Maroc. C’est en quelque sorte du « perdant-perdant » qui reflétait l’état des relations entre les socialistes français et le Maroc et qu’on peut même aujourd’hui qualifier de : « Moi je t’aime, moi non plus ! »
Ainsi va Ghriss
Ait-Ayach-Midelt le 29/082015
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