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On a divorcé à Imilchil le 07/09/2013 à 07h13

Je conviens que le titre de la chronique ne manque pas de paradoxe. Car lorsqu’on évoque Imilchil c’est plutôt pour se fiancer ou se marier et non pas pour divorcer !

Mais le divorce auquel je fais allusion ici, est celui du Moussem des fiançailles connu dans la région sous le nom d’Agdoud N’Oulmghani avec le festival des musiques des cimes qui, il y’a quelques années est venu se greffer à lui.

J’avais en son temps décrié dans les colonnes de ce même site, cette fusion qui risquait d’ôter à Agdoud son authenticité et son originalité sans que les musiques des cimes soient portées aux cimes. Et je pense ne pas m’être trompé !

Pour revenir au moussem je rappelle ses deux principaux objectifs.

En premier lieu, c’est une sorte de foire annuelle marquée par une importante activité commerciale notamment la vente de bétail et de son alimentation. C’est aussi une occasion pour tous les nomades des montagnes qui entourent la localité d’Imilchil de faire des provisions  qui leur permettent de passer la période hivernale pendant laquelle les routes sont bloquées à cause des chutes de neige. En second lieu, le moussem est une occasion pour tous les fiancés de la tribu de venir établir leurs actes de mariages et officialiser leurs unions. Mais il permet également aux jeunes filles et garçons de se rencontrer, de se connaitre  et d’établir des relations qui peuvent se traduire par des fiançailles et puis des mariages. La tenue du moussem donne un souffle à la région par l'afflux des touristes nationaux et étrangers et son écho et sa renommée dépassent les frontières marocaines

Pour ce qui est du premier objectif, je dirais qu’il est atteint et que d’année en année de nombreux exposants affluent à Imilchil

Mais pour le second, qui est la célébration des fiançailles, je ne comprends pas pourquoi nos responsables et plus précisément ceux du tourisme, n’ont pas capitalisé cette renommée mondiale en apportant des améliorations et pourquoi pas des innovations à ce qui existe déjà.

Tout en gardant son objectif commercial et mercantile qui permet aux habitants des montagnes de s’approvisionner pour affronter l’hiver et son froid Agdoud pourrait drainer encore plus de touristes en permettant aux amoureux du monde entier de venir celer leur union à Imilchil.

La construction en préfabriqué démontable entre les lacs Tislite et Isly d’une église et d’un temple Bouddhiste pour célébrer les mariages le temps que dure le moussem et le lancement d’une bonne campagne de communication pour médiatiser l’évènement et inviter les fiancés du monde entier à venir s’unir à Imilchil.

Je suis même certain que si nos hôteliers et la Royale Air Maroc prennent en charge les couples étrangers qui viendraient se marier à Imilchil, le retour sur investissement de cette opération sera important et garanti avec tous les amis et familles qui accompagneront les candidats au mariage, ce qui va entretenir et pérenniser la légende d’Isly et Tislite d’Imilchil !

Ceci étant dit, je pense que la séparation du festival des musiques des cimes et d’Agdoud est une bonne chose. Il permettra à ce dernier de retrouver son authenticité et surtout la date de sa tenue qui depuis des décennies se tenait durant les dix derniers jours de septembre et au festival des musiques des cimes de prendre tout seul son envol.

Et si chaque année on vient se marier à Imilchil, cette année c’est un divorce à l’amiable qui vient d’être consommé  et qui je l’espère n’assèchera pas les larmes d’Isly et de tislite!

Goulmima le 07/09/2013

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