Avant de traiter le sujet objet du choix du titre de cette chronique, je tiens à dire deux mots sur les élections législatives que notre pays vient de vivre hier.
Si on ne se réfère qu’au taux de participation qui est de l’ordre de 45%, je dirais en premier lieu que les partis politiques n’ont pas réussi à convaincre ni à mobiliser les populations. Que restera de ces 45% lorsqu’on en déduira de ce taux les bulletins blancs et les bulletins non valides ?
Donc de ce premier constat, je dirais que l’échec des partis politiques à mobiliser les populations a été encore une fois démontré. Et qu’il est temps pour eux d’assumer leurs responsabilités et d’en tirer les conclusions qui s’imposent.
Sur le plan de l’organisation, de la transparence et de la circulation de l’argent, en attendant d’avoir plus d’éléments pour se déclarer, je peux dire qu’un très grand progrès a été fait quant à l’attitude observée par l’administration. Et c’est une grande avancée par rapport au déroulement des élections précédentes.
Et pour rendre à César ce qui appartient à César. Je dirais que l’Administration a réussi son pari de rester neutre et d’avoir su organiser le déroulement des élections. Par contre, les partis politiques ont encore une fois essuyé un revers, vu les moyens financiers et audio-visuels qui ont été mis à leur disposition pour convaicre les gens à se rendre aux urnes.
Pour ce qui est de notre province et plus particulièrement de Goulmima, et même si « Labka moura lmeyite khsara » comme le dit ce dicton de chez-nous, je ne vais pas m’empêcher de dire ce qui suit.
Pour être honnête et sincère, je dirais que pour ma ville, moi personnellement, j’ai fait mon deuil depuis le dépôt des listes.
J’ai fait mon deuil lorsque deux candidats ghrissois originaires du même ksar se sont portés candidats pour se partager les voix de l’électorat que compte le cercle de Goulmima qui leur est commun.
J’ai fait mon deuil lorsque les deux candidats n’ont pas écouté l’appel qui leur a été fait pour qu’ils constituent une seule et unique liste qui rassemble toutes les voix de leur électorat, ce qui aurait garanti l’élection d’un parlementaire originaire de notre localité.
J’ai fait mon deuil lorsque quelques ghrissois ont accepté d’être les deuxièmes dans les listes des candidats des autres localités, dans le but non avoué n'est que d’affaiblir les chances des candidats locaux.
Après tout cela, a-t-on besoin de faire Havard ou Polytchnique pour prévoir ce qui vient d’arriver ?
Pourquoi n’a-t-on pas retenu les leçons des élections précédentes marquées par l’échec des candidats du ksar pour la simple raison qu’ils étaient nombreux à se présenter et à partager l’électorat de Goulmima ?
Sommes nous moins intelligents que les autres ?
C’est vrai que nos ancêtres étaient courageux. C’est vrai aussi que les ksars de Goulmima comptent de nombreux ingénieurs, médecins et cadres. Mais est ce que le courage ou l’instruction vont toujours de paire avec l’intelligence ?.
Je ne cesse de me poser la question.
Nos ancêtres étaient courageux au point d’aller guerroyer à la place de ceux qui se mettaient sous leur protection pour mieux s’occuper de leurs commerces et de leurs affaires.
Peut-on dire qu'en agissant de la sorte, ils étaient aussi intelligeants que courageux ?
Nos cadres sont instruits au point où il suffit qu’un parmi eux se déclare candidat pour qu’un second vient le concurrencer.
Va-t-on qualifier cette attitude d'intelligente ?
Le cumul des voix collectées par nos deux candidat aurait suffit pour que goulmima ait un député parmi ses fils !
Notre orgeuil , n'a-t-il pas pris le dessus sur notre ibtelligence ?
Ce matin avant de prendre la route pour Rabat et Casablanca, j’aurais aimé passer féliciter, Addi ou Moha. Mais hélas, je constate que la malédiction poursuit les ksars de Goulmima. Car après Tinejdad, Timazguite, Assoul, Oultouroug, c’est à Lkhtarte que revient l’honneur de voir un de ses fils siéger au parlement.
Goulmima a été encore une fois trahi par ses fils. En prenant ce matin la route d'Errachidia, j'ai entendu les complaintes et les gémissements d’Assedrem et de Taourirte n’Ighyal et d'Ameglagal. Je leur ai dit: Pleurez et versé vos larmes, moi j'ai versé les miennes il y a plus de quinze jours.
Ainsi va Ghriss
Meknès le 26/11/2011
[Retour]