Ceux qui sont de ma génération se souviennent certainement des années fastes du communisme. Ces années où être communiste et révolutionnaire était à la mode.
Les Etats Unis d’Amérique étaient désignés par les chinois et par les vietnamiens de Hanoi par le qualificatif de « tigre en papier ». Les chemises à la Mao Tsé-toung, et le béret de Che-Guevara sont arborés par les révolutionnaires et par les étudiants gauchistes des pays européens.
Mais ce n’est pas de cette période ni de la mode vestimentaire que portaient les vrais et les faux communistes qui va faire l’objet de ma chronique. Ni des griffes du tigre en papier dont étaient qualifiés les yankees. Si j’ai fait allusion à cet animal, c’est juste pour qu’il me serve de transition, car passer du tigre au dragon me semble facile même si le premier griffe et mord et le second crache du feu !
Il y a une vingtaine d’années, les experts en économie désignaient de dragons les pays émergents pour qui ils prévoyaient un développement rapide et une sortie du groupe des pays appelés sous développés. L’Inde, la Chine, la Thaïlande, le Brésil et pour l’Afrique, le Maroc et l’Afrique du Sud étaient parmi ces pays dont ils prévoyaient un décollage économique rapide. Que c’est-il passé depuis pour que le dragon marocain n’arrive-t-il pas comme tous les autres dragons à se dresser sur ses pattes arrières et à cracher du feu ?
Qui l’a rendu faible et moins entreprenant ?
Ne vous tracassez pas à chercher la réponse. Et sans user de la langue de bois, ce qui a affaibli notre dragon, n’est pas autre chose que notre manque de civisme et notre manque de sérieux dans tout ce que nous entreprenons. L’administration qui était le moteur au coté des entreprises privées est devenue plus un fardeau et un organisme qui consomme plus qu’il produit. Les fonctionnaires à quelques rares exceptions, profitent de la stabilité et de la garantie de l’emploi sans risque d’être révoqués ne remplissent pas leurs devoirs comme il faut. Ils sont souvent absents de leurs bureaux, ou lorsqu’ils y sont, ils passent plus de temps à régler leurs propres affaires qu’à faire ce dont ils sont rémunérés. Dans nos hopitaux. les blouses de certains auxiliaires de la santé ne sont plus aussi blanches qu’elles l’étaient avant, ce qui traduit un certain laisser-aller même dans ce noble métier. Des enseignants cravatés et impeccablement vêtus appartiennent au passé, Des gens de la justice se font eux même justice, même si c’est sur le dos des justiciables qui ne sont pour rien de leurs situation. Des grévistes qui exigent d’être payés par le contribuable c'est à dire vous et moi pour leurs jours de grève, enlevant à leur mouvement tout sens de crédibilité et de sacrifice ! Des gens qui ne prient pas et qui s’activent à quitter leurs bureaux les vendredis à 11 heures sans y revenir après la prière ! Je laisse de coté le cas des élus qui désertent souvent leurs fauteuils au parlement et celui des fonctionnaires fantômes qui comme les vampires continuent de sucer le sang de leurs concitoyens !
Les maux qui ont transformé notre dragon, qui au lieu de cracher du feu, miaule comme un chat qui attend au bord de l'âtre qu’on lui donne à manger, ont pour noms : Le clientélisme, le copinage, le favoritisme, la corruption, l'intolérance, l'hypocrisie et bien d’autres maux qui ont déjà mis à genoux de nombreuses nations..
L’inévitable question est : Que faut-il faire et quelle est la solution ?
Une des solutions que certains vont trouver simpliste, serait : Par commencer d'appliquer à notre administration les mêmes règles de gestion qui sont appliquées au secteur privé. Que le management des ressources humaines soit rigoureux et se base sur la compétence et la réalisation des objectifs qui doivent constituer les principaux critères pour apprécier une personne. Le laxisme, ne doit plus avoir sa place dans notre société. Sanctionner les fautifs et récompenser ceux qui le méritent doit être appliqué sans réserve.. Il faut aussi bannir dans nos pratiques de tous les jours, tout ce qui est illicite, et que nous respections les règles de l’éthique.
Les New-Yorkais pour se débarrasser en cette fin d'année de leurs maux et de leurs mauvaises habitudes ont construit une déchiqueteuse géante pour broyer leurs idées noires et leurs mauvais souvenirs. Ne faut-il pas, nous les Ghrissois saisir cette fin d'année pour nous laver et nous purifier de tous les maux qui empêchent notre région de se développer en les jetant de la falaise d'Asdrem ?
Pas si sure me diriez-vous; car pour nous, c'est dans nos tètes que ces maux sont logés.
Allah i3fou oukhlass ! Et encore une fois Bonne et heureuse année.
Ainsi va Ghriss
Casablanca le 01/01/2011
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