Certainement que vous avez suivi les débrayages et les manifestations causés par l'adoption de la reforme des retraites en France. Même si la gauche française n'est pas d'accord sur la forme de cette reforme, elle reconnaît son obligation si on veut éviter la faillite du système français des retraite. Rien que ça !
Ce qui m'amène à me poser certaines questions qui sont les suivantes:
Qu'en est-il des diverses caisses des retraites marocaines?
Sommes-nous à l'abri d'une éventuelle défaillance de nos caisses pour assurer à long terme les pensions des retraités?
Les responsables de nos caisses, ont-ils géré en bons pères de familles les cotisations des travailleurs et des employeurs ? Les ont-ils biens placées et bien investies ?
Je rappelle que notre pays rentre dans une phase où les montants à débourser chaque fin de mois est en croissance continue. Les nombreuses personnes qui ont été embauchées ou qui avaient débutées leurs carrières dans les années soixante et soixante-dix arrivent de plus en plus nombreux à l'age de la retraite. Passant donc d'un statut de cotisants à celui de bénéficiaires.
Je ne vais pas être négatif ni prédire à moyen et long termes, un avenir moins rassurant pour le paiement des retraites. Mais quand je pense à certains engagements effectués par la CNSS (Caisse Nationale de la Sécurité Sociale) à l'exemple de la construction des cliniques et de la maison de l'assuré au rond-point « chimicolor » à Casablanca, je me demande si c'étaient des choix judicieux pour mieux fructifier les cotisations des travailleurs ?
La logique voudrait que les sommes qui ont été collectées auprès des travailleurs et de leur patronat durant leur vie active, suffisent pour assurer le paiement des pensions; et non, nous retrouver comme en France où se sont les actifs qui paient les pensions de ceux qui sont à la retraite. Ce qui se passe en France actuellement doit donc nous interpeller et doit inciter nos responsables à regarder de près la situation des finances de nos caisses. L'allongement de l'espérance de vie et la croissance timide du nombre des cotisants, ne sont pas des indicateurs rassurants! Serions nous obligés de passer aussi par une réforme de nos divers régimes de retraites ?
Parlant de l'espérance de vie, j'ouvre une parenthèse pour signaler qu'elle est en moyenne pour les deux sexes pour notre pays de 71,22 ans avec respectivement 68,88 ans pour les hommes et 73,67 ans pour les femmes. (Elles vivent plus les chanceuses!).
Si à cet écart de l'espérance de vie entre hommes et femmes, vous y ajoutez le fait que les hommes prennent en général pour épouses des femmes plus jeunes qu'eux, le résultat des courses ne peut aboutir qu'à une population comprenant plus de veuves que de veufs ! Ce qui d'ailleurs n'est pas une mauvaise chose ! Voilà, je ferme la parenthèse et reviens au problème des retraites pour répondre à la question posée plus haut et sans hésitation aucune, je dis oui. Notre pays n'aura pas un autre choix que de reformer. Mais à cette reforme à venir, comment va réagir la rue et quelle position vont adopter les syndicats ? Je dirais que tout dépendra de la manière d'expliquer au grand public le pourquoi de cette reforme tout en évitant d'exposer au grand jour, les divers dérapages constatés dans la gestion de certaines caisses. Il faut trouver un bon moyen de lui faire avaler la pilule. Quant aux syndicats, je ne manque pas de signaler que l'un d'eux et pas un des moindres, n'était pas du tout étranger à la gestion de la Cnss. Mais ne dit-on pas chez-nous: « Darbni ou chka ou sbkni ou bka » ! Ceux qui nous ont giflé seront les premiers à se plaindre et à pleurer !
Ainsi va Ghriss
Agadir le 16/10/2010
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