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LES ACCROS DU POUVOIR ET DES TITRES ! le 16/08/2010 à 16h51

Je ne sais pas si vous avez remarqué que certaines personnes ayant occupées des postes de responsabilité au sein de l’administration et qui ont pris leur retraite ont du mal à retrouver leur position en tant que simple citoyen comme tant d’autres. Certains aiment se faire appeler Sa3adate Raiss, d’autres Sa3adate L3aml ou sa3adate lkaid. Dès que vous les appelez par leurs propres noms, ils vous regardent du coin de l’œil et vous disent sans le prononcer : Sais-tu qui j’étais ? Bien sûr que les gens savent ce qu’ils étaient avant d’être ce qu’ils étaient et de devenir ce qu’ils sont devenus, c'est-à-dire de simple citoyens qu’ils étaient toujours sans qu’ils le sachent. L’amour du pouvoir les a rendus accros au point où ils considèrent leurs départs à la retraite comme une punition plutôt qu’une récompense après tant d’années de labeur.

De ceux-là, on ne dira pas que le travail les a usés, c’est le pouvoir qui les a rendu malades au point où ils auraient souhaités garder leur anciennes cartes d’identité dans lesquelles figurent leur anciennes fonctions. Alors vous qui êtes toujours en fonction, gardez en tète, que si Dieu vous prête longue vie, un jour viendra où vous ne serez que ce que vous êtes, un citoyen lambda comme tant d’autres.

De ceux qui ont du mal à se débarrasser du pouvoir, je passe à un vrai phénomène de société qui est propre à l’Afrique du nord en général et au Maroc en particulier. Ce phénomène est celui d’appeler quelqu’un ou de se faire appeler « Haj ». Si ce qu’on m’a appris est bon, le haj est le cinquième pilier de l’islam et c’est celui qui n’est obligatoire que si on a les moyens physiques et matériel pour l’effectuer.

Sans réduire son importance, je dirais que la chahada, la prière et les autre préceptes de l’islam sont aussi important sinon plus que le pèlerinage Or, on n’appelle pas quelqu’un qui prie « Al mossali » ou qui celui qui jeune « A Saim » ! Je comprends que jadis, lorsque les gens se rendaient à la Mecque à pied ou à dos de mulets, c’était un signe de respect et de considération pour ces gens qui prenaient le risque et qui enduraient durant ces longs voyages ; mais maintenant qu’on voyage en toute sécurité en avion et qu’on séjourne dans des palaces de tous conforts, est-ce que l’attribution de ce qualificatif est justifiée ?

Amusez-vous un jour où il y a foule à appeler « Wa Lhaj », vous verrez un grand nombre d’hommes se retourner vers vous croyant que vous les avez appelés. Même si la personne a eu le privilège de faire le pèlerinage, seul Dieu sait que son acte a été accepté ou pas. Raison pour laquelle il serait plus sage que chacun se fasse appeler par ses prénoms et nom et ne pas s’attribuer de qualificatifs.

Entre vous et moi, je vous dirais que je préfère qu’on m’interpelle par Ali Sekou Ouidani que par « Wa Lhaj » qui ferait tourner plus d’une tête.

Ainsi va Ghriss

Goulmima, le 16/08/é010

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