On dit souvent que les poètes et troubadours vivent en avance sur leur temps. Raison pour laquelle, leurs prédictions ne sont comprises par leurs contemporains que plusieurs années plus tard.
Les circonstances qui caractérisent cette période des élections et ce que vit notre région en ces temps des moissons, donnent encore une fois raison au grand poète que fut Ali Ou Chibane, qui avait dit dans un de ses « izlane » :
"Am Ouhardane, Am 3allal, am Lmehdi"
"Kouyane Ray Ighfns ayda Igare"
(Aussi bien Ahardane, que Allal ou Mehdi)
Chacun ne planifie que pour son intérêt)
Ce vers de poésie qui a été dit au temps du leader Mehdi Benbarka, est encore d'actualité aujourd'hui. Il correspond à ce que pense la majorité des marocains de leurs partis politiques.
Je ne sais pas si c'est le cas dans tout le pays, mais chez-nous, les « Tazkiyate » (accréditation) se donnent et se prennent avec une facilité déconcertante !
On devient socialiste ou Istiqlali du jour au lendemain quelquefois même sans connaître ce que signifient les initiales du parti pour lequel on se présente.
Un candidat s’est même arrêté de se raser la barbe depuis une semaine pour faire plus islamiste aux yeux des électeurs de sa circonscription !
Oui demain chaque parti dira qu'il a tant d'élus et qu'il a remporté tant de communes ou de municipalités, ca sera leur façon de justifier les sommes dont ils ont bénéficiées auprès de l'état.
Parlant de cette situation ce matin avec un ami à moi, ce dernier m’a dit. Tu sais Ali à quoi ressemble les adhésions de dernières minutes aux partis politiques des candidats aux élections?
Ils sont à l'image de ceux qui se font prêter une Djellaba et qui l'enfilent le temps de participer à un Ahidouss puis l’enlèvent une fois Ahidouss terminé !
Moi, depuis hier, je me suis mis à jouer aux boules. Je vous avoue que déjà pour les premières parties, je fus le moins bon des deux triplettes, ce qui s’est traduit sans surprise par la défaite de mon équipe !
Ne pensez surtout pas que la cause de cette défaite est due à ma maladresse, ni au mauvais jeu de mes partenaires !
Non !
La raison de cette défaite est simple à comprendre. A chaque fois que c'est mon tour de jouer, le cochonnet m’apparaît comme la tête chauve d’un de ces leaders qui se foutent de nous> Alors, sans hésitation aucune je le tire même de toutes mes forces, faisant supporter a cette petites boules en liège qui prennent les coups d’un Ali en colère!
Je termine ma présente chronique Ghrissoise par un vers culte du poète Sakkou qui sachant ce dont il souffrait et sentant sa mort prochaine avait dit :
"Ourit tyaf Oussafar n'maydi Inghane"
"Issoutri oudbib Abzide n’oumatine"
(Le médicament de mon mal est introuvable)
(Puisque le médecin m’a prescrit l’urine d’un mort)
Par ce vers, le grand poète voulait tout simplement dire que le remède pour son mal est inexistant comme l’est l’urine chez un mort !
Sakkou, certes nous a quitté, mais ses poésies demeurent d'actualité.
Ainsi va Ghriss
Goulmima le 30/05/2009