De quoi aimeriez-vous que je vous parle cette semaine ?
Je ne vais pas dire à tout seigneur tout honneur, car en ces derniers jours où on ne parle que de récession et de crise, je ne vois pas qui mériterait d’être qualifié de seigneur !
La situation est à l’image d’une tête de teigneux, d’où vous la toucher elle saigne !
Mais puisque nous sommes dans cette conjoncture très difficile pour les économies de tous les pays, Je vais essayer de voir s'i y a quelque chose de positif dans cette situation difficile.
Je suis certain que si je vous demandais de me dire si c’est la politique qui décide de l’économie ou si cette dernière qui influe la politique, vous seriez majoritaires me répondre comme suit :
SSI Ali, tu sais bien que ce sont les gouvernements qui préparent les lois de finance et que ce sont les parlementaires qui les votent; d’où l'évidence que c’est la politique qui décide de l’économie !
Peut être, mais ce que nous risquons de voir dans les jours à venir vous démentira ! Et pour cause cette crise économique que vit le monde et plus particulièrement les Etats Unis et l’Europe !
Vous voulez une petite explication à la Ghrissoise ?
Ok, la voilà :
Pour soutenir leurs banques qui sont en difficultés et au bord des faillites, les gouvernements américains et européens sont obligés de pomper de leurs réserves des centaine de millions de dollars ou d’Euros pour faire face à la crise. Seulement leurs réserves ne sont pas des puits sans fonds et ne sont pas inépuisables et l’abus de l’utilisation de la planche à billets entraînerait une inflation aussi grave que ce que vit le monde actuellement !
Un jour qui ne sera pas loin si cette crise persiste les USA et les pays européens n’auront de choix s’ils ne veulent pas faire supporter à leurs populations le poids de ce soutien aux banques que de réduire et rationaliser leurs dépenses !
Et savez-vous par quoi ils vont commencer ?
Certainement par la révision des aides octroyées aux pays pauvres et par la suite par la réduction si ce n’est pas la suppression des dépenses militaires en Irak et en Afghanistan qui représentent un gouffre pour leurs dépenses !
Ce qui est aussi certain, c'est qu'à partir de maintenant beaucoup de pays ne vont plus avoir les moyens de leurs ambitions de dominer le monde.
Et si Ahmed Karazay président Afghan a lancé un appel au Mollah Omar l’invitant à rentrer au pays et à participer aux négociations de paix et qu’il demande aux saoudiens une médiation avec les Talibans, c’est qu’il sait que les carottes sont cuites et que les talibans sont entrain de gagner la guère. Ce n’est qu’une question de semaines ou de quelques mois!
Autre paradoxe de cette situation que vit le monde, et qui déboussole les fervents des idiologies du vingtième siècle c’est ces virages à 180° que prennent certains pays dans l’exercice de leurs gouvernances ; Vous constatez comment la Chine de Mao le pays le plus communiste de tous les communistes est en train de libéraliser son économie, à l’inverse du pays de l’oncle Sam le plus libéral des libéraux et de la Grande Bretagne championne de la libre entreprise qui sont en train de nationaliser leurs entreprises ! les communistes qui libéralisent et le libéraux qui nationalisent ! Si vous y comprenez quelque chose, moi « j’y rends mon âne » !
Mais tout compte fait je trouve que le proverbe « A quelque chose malheur est bon » risque de démonter encore une fois sa perspicacité, car si cette crise financière oblige les américains et les européens à quitter et l’Irak et Afghanistan et à mettre un terme à leur hégémonie, nous dirons que l’économie a pris sa revanche sur la politique et qu’elle a réussi ce que les nations unies toutes entières n’ont pas pu réaliser et c’est tant mieux !
Oui, je te vois toi Moha qui es attablé sur la terrasse du café en face la poste, une théière et six verres à thé sur un plateau en fer blanc me dire : Ali, laisse l’économie et la finance aux vrais experts et occupe-toi de tes « Tifdaz » (palmiers sans grande valeur) !
Moha tu n’as pas tort mais, "Hate our badgh" ! (c'est plus fort que moi)
Ainsi va Ghriss
Agadir, le 11 Octobre 2008