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L'ELABORATION DES CARTES D'IMPLANTATION S’IMPOSE le 26/12/2009 à 14h23

Apres la grogne des femmes institutrices qui avaient protesté contre leurs affectations dans les zones rurales, c’est au tour des femmes médecins du secteur public qui se rebiffent et qui protestent contre leur affectation dans des régions qu’elles jugent éloignées.

Il est vrai qu’il est du droit pour chacun de nous de s’inquiéter de son confort personnel et de celui de sa petite famille, et les institutrices et les médecins femmes sont aussi concernées comme tout le monde, mais ne devrait-on pas aussi savoir hiérarchiser les droits et les obligations ?
Où va-t-on alors placer la vocation dans tout ça ?
Et puis quand on choisit un métier, ne doit-on pas accepter ses règles du jeu ?

C’est vrai que le médecin dont la mission est de sauver les vies humaines doit faire passer avant tout autre considération la noblesse de sa mission ; mais cela ne veut pas absolument dire que l’Etat ne doit prendre ses responsabilités en assurant un minimum de confort acceptable à tous les médecins affectés dans ces zones et ce n’est pas le cas actuellement.
Ce qui fait rallier les médecins femmes affectées dans des centres hospitaliers ruraux ne peut être cantonné dans l’éloignement des localités où elles exercent aux grandes villes ; il a aussi ses raisons dans le manque d’infrastructures de base comme les routes, l’eau potable, le téléphone, mais aussi de petits commerces dont l’importance n’est palpable que lorsqu’on en manque (boulangerie, journaux, hammams etc.).

Je pense qu’il est temps d’arrêter de mettre des rustines et de rapiécer. Nous n’allons pas continuer à envoyer nos malades à Meknès, Rabat ou Casa pour se soigner, nous n’allons pas continuer à interrompre la scolarité de nos filles par manque de collèges et de lycées dans nos campagnes, l’Etat qui se dit lutter contre l’exode rural ne fait que l’aggraver en concentrant tout le développement du pays sur l’axe El Jadida / Kenitra.
Chaque ministère doit sans tarder élaborer et mettre en place une stratégie qui tout en permettant la couverture et un bon maillage de tout le territoire du royaume, offre des conditions normales de travail pour. Des cartes d’implantation d’hôpitaux, de tribunaux de collèges et lycées doivent être préparées et discutées comme en discute une loi de budget.
Il y va de l’avenir de notre pays et cet avenir ne sera que ce que nous sommes en train de faire de lui.

Ainsi va Ghriss
Le 09 août 2008

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