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SAKOU LE POETE ENGAGE ! le 26/12/2009 à 14h17

Après une semaine  chargée aussi bien par mes activités professionnelles que par mon déplacement à Goulmima, je me suis levé ce matin en me disant qu’exceptionnellement ce samedi, je vais faire un break et laisser l’écriture d’une nouvelle chronique pour le samedi prochain, mais en feuilletant la presse je tombe sur un article dans la page 9 d’un hebdomadaire du vendredi qui est consacré au livre de notre ami Zaid Ouchna, avec en photo la première page du livre illustrée par la photo de feu Sakou et en médaillon la photo de Zaid auteur du livre.

Rassurez-vous ce que l’auteur de l’article a écrit n’est point pour faire une promotion au livre de notre ami Zaid ni de rendre hommage au grand poète que fut feu Sakou. Je vous propose de lire l’article et vous allez constater vous-même que son auteur ne fait qu’inviter et préconiser une poursuite judiciaire contre l’auteur du livre (rien que ça) !
Comble des comble, une presse qui continue de se plaindre d’être opprimée et qui réclame plus de liberté d’expression, la voila qu’elle s’élève contre les propos d’un poète engagé recueillis, puis écrits par un écrivain Amazigh !

Dans un paragraphe l’auteur de l’article dit que Sakou n’étant plus là pour affirmer ses dires. Je réponds à l’auteur de l’article que Sakou n’a pas besoin d’être là pour confirmer ce que Zaid a écrit, nous qui connaissons ce grand poète, nous sommes encore là pour témoigner de l’engagement de ce grand artiste et plus que ça, à Ghriss il peut se procurer les enregistrements du poète dans lesquels feu Sakou relate ce qu’il pense être pour lui une vérité.
Nous savons tous qu’à défaut d’une vérité convaincante, chacun à sa manière et selon  ses capacités intellectuelles, essaie d’établir sa vérité. Et Sakou n’a fait exactement que ça !
Est-ce que nous savons à ce jour ce qui s’est passé dans les affaires Benbarka, Oufkir, Addi ou Bihi, ou Dlimi ?
La réponse est bien sûr non !
Il est normal donc, qu’en attendant de connaître la vérité sur ces évènements, chacun de nous va pour sa vérité, et ce que Zaid Ouchna a relaté dans son livre n’est que la vérité de Sakou !

Sakou pour les non Ghrissois qui ne le connaissent pas était de ces poètes qui ne s’achètent pas, il dit ce qu’il pense être juste, et n’hésite pas à reconnaître de s’être trompé quand ça lui arrivait.
Il était un poète engagé et un fervent militant du parti de Benbarka et de Bouabid. Ses poésies traitaient des événements de l’heure mais cela ne l’empêchait guère de fustiger à sa manière lors d’un Ahdidouss à Ghriss l’un des siens et personnellement, moi qui lui suis très proche (Ait Hrou), je n’étais pas épargné par ses vers, mais cela ne l’empêchait pas de venir me rendre visite à Marrakech et partager un repas avec moi.

Alors pourquoi ce tralala pour un livre écrit en Tamazight ?
Et pourquoi l’auteur de l’article dit-il, que le livre de Zaid Ouchna édité par l’Ircam est un appel à la discrimination raciale?
Veut-on nous interdire d’écrire en Tamazight ?
Nous Imazighen, avons-nous un jour interdit  ou reprocher a quelqu’un de discuter Arabe ou Français ?
Va-t-on continuer à supporter d’entendre des réflexions du genre « Tklam b’lought lblad » lorsque nous discutons entre amis en Tamazight, comme si Tamazighte n’est pas une langue marocaine ?
Qui de nous est complexé, nous qui sommes Amazigh et parlons arabe et français ou ceux qui ne fournissent aucun effort pour apprendre une des langues de leur pays ?
Le comportement de certains marocains me rappelle celui de certains juifs français qui traitent d’acte antisémite tout évènement qui touche l’un des leurs. Ce comportement ne peut être qualifié que d’une étroitesse d’esprit !
 
Ainsi va Ghriss.
Agadir le 05 Juillet 2008

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