Lorsqu`on veut faire une évaluation des performances touristiques de notre pays, on se réfère souvent à certains indicateurs comme le nombre des arrivées ou de nuitées des touristes ou encore aux taux d`occupation ou de fréquentation des hôtels, oubliant à mon humble avis le taux de retour qui est plus signifiant, car il nous renseigne sur le degré de satisfaction de la clientèle.
A ma connaissance ce taux de retour qui nous donne le pourcentage des touristes qui reviennent au Maroc après un premier séjour n’est que de l’ordre de 2%. Ce qui est non seulement insuffisant mais peut être un révélateur d’une éventuelle insatisfaction de la clientèle suite à des non qualités qu’ils auraient observées durant leurs séjours. Et dans ce chapitre il y a certainement à boire et à manger, même s`il n`est pas le sujet de la chronique de cette semaine.
Je n’ai utilisé cette introduction que pour servir de transition pour aborder un autre taux de retour qui me semble inquiétant pour notre pays puisque ce taux est nous dit-on de l`ordre de 65%. Ce taux est le taux de récidive qui concerne les prisonniers qui reprennent le chemin des cellules après y avoir déjà séjourné.
On ne va pas tout de même croire que les prisonniers se plaisent dans leurs cellules au point ou ils se hâtent à y retourner dés leur libération !
Mais je pense que leur séjour dans ce milieu carcéral d`une part et le manque d`emplois d`insertion d`autre part sont pour beaucoup dans ce retour aux prisons.
Je ne cherche pas à traiter les conditions d`incarcération des détenus, ni la manière dont ils passent leur temps dans leurs cellules, mais je peux avancer sans trop me tromper qu’on y sort pas comme on y entré ! De nombreuses personnes qui après un séjour en prison acquièrent d`autres métiers qui ne vont pas toujours dans le sens souhaité par la communauté ne tardent pas à mettre en exécution ce qu`il ont appris en prison .
C’est ainsi qu’on peut y entrer pour un petit larcin et en sortir prêt à braquer une banque !
Certaines filles qui y séjournent après être condamnées pour prostitution en ressortent sans abandonner la prostitution mais souvent avec en plus le vice de la cigarette si ce n’est pas de la drogue a laquelle elles deviennent accro !
Certaines prisons au lieu de service de centres de redressement sont devenues des foyers ou on côtoie toutes sortes de délinquances.
Faut-il alors s`étonner de voir une personne qui vient d`être libérée regagner sa cellule après quelques jours de liberté ?
La réponse est non, tant que les prisons ne jouent pas leurs rôles punitifs et mais aussi éducatifs.
Ainsi va Ghriss
Goulmima le 23/03/2008