J’ai laissé passer la semaine où les juifs d’Israël fêtaient le soixantième anniversaire de la création de l’état d’Israël et où les populations palestinienne ce même état commémoraient l’anniversaire de la Naqba (catastrophe), pour dire ce qu’à mon humble avis sera le devenir de ce pays où se mélangent les rires et les pleurs, le sacré et le profane, le chaud et le froid, le halal et le casher.
Même si l’arrogance des dirigeants Israéliens est toujours là, tout le monde a constaté, à commencer par les Israéliens eux mêmes, que la donne a bien changé depuis quelques années.
Les armes conventionnelles ne sont plus suffisantes pour gagner une guerre.
Nous avons vu, comment un parti libanais a pu tenir tête à toute une armée Israélienne, qui il y quarante ans ne faisaient qu’une bouchée de toutes les armées arabes (guerre des six jours) !
Demain il sera encore plus vrai que vous ne remporteriez pas une bataille et vous ne gagnerez pas une guerre que par la Paix.
Or la paix se travaille et se prépare comme on prépare une guerre avec une seule est importante différence, c’est que la paix se prépare dans la convivialité et sans stress, ce qui n’est pas bien sûr le cas pour la guerre.
La paix qui sera la plus difficile à réaliser pour Israël n’est pas celle avec ses voisins Arabes, mais celle qui doit s’établir entre les composante arabe et juive de sa propre population. La politique de ségrégation appliquée entre les israéliens juifs et Israéliens arabes n’est que la semence de la haine de l’intolérance et du rejet de l’autre qui inéluctablement se traduira par des conflits intercommunautaires.
Un Israélien ne peut pas vivre toute sa vie une kalachnikov à la bandoulière pour se défendre ni continuer chaque jour à attendre stressé que ses enfants reviennent sains de leurs écoles !
Si certains l’avaient ou continuent de le faire c’est tout simplement parce que la motivation de créer un état pour le peuple juif justifiait pour eux tout ce sacrifice. Cette motivation n’existera pas pour ceux qui sont nés en Israël et qui n’ont rien à créer mais dont la motivation ne sera que de vivre dans la sérénité et d’assurer à leurs enfants une vie paisible.
Et c’est justement à la recherche de cette vie paisible que beaucoup d’Israéliens reconsidèrent le choix qu’ils avaient fait de s’installer en Israël.
La blague qui a circulé même en Israël pendant la commémoration de l’anniversaire de la création d’Israël qui disait que si les Israéliens ont fêté avec faste le soixantième anniversaire de la création de leur état, c’est tout simplement parce qu’ils savent qu’ils ne fêteront pas le centenaire de sa création !
Méchante comme prédiction, mais elle reste plausible !
Et c’est pour cette raison que je dis, qu’il faut que les dirigeants d’Israël fassent attention et abandonnent d’appliquer la formule deux poids deux mesures. Cette attitude pourra faire dans le futur de leur peuple, un peule errant !
Les Israéliens qui avaient émigré vers Israël ont encore la possibilité de se réinstaller dans leurs pays d’origines et d’aider leurs enfants à s’y adapter, s’ils ne le font pas, après leurs décès le déracinement de leurs enfants ne sera que plus pénible et plus dur.
Raison pour laquelle je m’adresse à toi, mon ami Doudou Khaimi. Je veux que tu saches que si tu reviens, je suis prêt à te refiler les quatre palmiers que ton père Khaimi avait vendu à mon grand père et qui chaque année continuent à nous donner d’excellente dattes.
Ainsi va Ghriss
Agadir le 23 mai 2008