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L'ENFANT PRODIGE le 26/12/2009 à 14h10

Si les villages et les localités avaient la possibilité de s’exprimer et de dire ce qu elles ressentent, je suis certain que des villes de Marrakech et de Settat vous entendrez Benguerir dire :
"Sir awouldi Allah irdi 3lik" !
Moi même, qui ne suis pas de cette ville connue plus pour sa base militaire que par son agriculture ou ses phosphates, j’ajouterais mon "Rdda" à celui des R’Hamna et prierais pour qu’un jour Ghriss ait aussi son enfant prodige.
Me vint à l’esprit le verset coranique « Wala Tay Ass mine Rahmati Allah » !
Il y a quelques mois après l’ouverture de l’autoroute dont le tracé shunte le petit village de Benguerir, personne ne misait un sou sur le devenir de ce village dans la principale recette de ses commerçants est faite à partir des voyageurs qui ont l’habitude de marquer des pauses de repos dans ses cafés. Des reportages avaient même été faits dans ce sens, montrant la désolation des lieux et de ses populations.
Et puis « Faraj Allah » est arrivé via un des enfants de ce village comme se fût pour Settat auparavant. Un enfant que les fastes des grandes villes et l’importance de ses charges ne lui ont jamais fait oublier ni son village ni la population dont il est issu et dont il continue à s’identifier avec fierté.
Je le savais dès le début, car lorsqu’on se met sur un tracteur ce n’est pas pour frimer, mais c’est pour labourer et le faire en profondeur !
SSI Ali à commencé par labourer ses champs et ceux de ses proches, il a raison de commencer par là ! Cette approche ne peut être qualifiée que d’intelligente,
L’approche des nôtres, par nôtres je désigne les Ghrissois haut placés de la diaspora manque de prévoyance parce qu’elle manque de stratégie. Les nôtres se contentent de labourer les champs des autres, oubliant que le tracteur sur lequel ils sont montés ne leur appartient pas et qu’en cas de mauvaises récoltes ils seront les premiers à en souffrir et à subir les conséquences des caprices du temps.
Que d’enfants prodiges a enfanté Ghriss !
Mais prodiges pour les autres non pour Ghriss et même pas pour eux-mêmes !
J’ai trouvé dans l’évangile un texte qui me semble nous convenir nous qui en voulons aux enfants prodiges de Ghriss qui ont oublié leur contrée de naissance.
comme l’a dit le père à son fils aîné dans l’évangile, Ghriss nous dira : «… vos frères que voilà, étaient morts, et il sont revenus à la vie ; ils étaient perdus , et il sont retrouvés »

[Jésus] leur dit encore : " Un homme avait deux fils, dont le plus jeune dit à son père : "Mon père, donne-moi la part du bien qui me doit échoir." Ainsi, le père leur partagea son bien. Et peu de temps après, ce plus jeune fils ayant tout amassé, s'en alla dehors dans un pays éloigné, et il y dissipa son bien en vivant dans la débauche. Après qu'il eut tout dépensé, il survint une grande famine en ce pays-là ; et il commença à être dans l'indigence. Alors il s'en alla, et se mit au service d'un des habitants de ce pays-là, qui l'envoya dans ses possessions pour paître les pourceaux. Et il eût bien voulu se rassasier des carouges que les pourceaux mangeaient ; mais personne ne lui en donnait. Etant donc rentré en lui-même, il dit : Combien ya-t-il de gens aux gages de mon père, qui ont du pain en abondance ; et moi je meurs de faim ! Je me lèverai, et m'en irai vers mon père, et je lui dirai : Mon père, j'ai péché contre le ciel et contre toi, et je ne suis plus digne d'être appelé ton fils ; traite-moi comme l'un de tes domestiques. Il partit donc, et vint vers son père. Et comme il était encore loin, son père le vit, et fut touché de compassion ; et courant à lui, il se jeta à son cou et le baisa. Et son fils lui dit : "Mon père, j'ai péché contre le ciel et contre toi, et je ne suis plus digne d'être appelé ton fils". Mais le père dit à ses serviteurs : "Apportez la plus belle robe et l'en revêtez ; et mettez-lui un anneau au doigt et des souliers aux pieds ; et amenez un veau gras et le tuez ; mangeons et réjouissons-nous ; parce que mon fils que voici était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, mais il est retrouvé.
Et ils commencèrent à se réjouir. Cependant son fils aîné, qui était à la campagne revint ; et comme il approchait de la maison, il entendit les chants et les danses. Et il appela un des serviteurs, à qui il demanda ce que c'était. Et le serviteur lui dit : "Ton frère est de retour et ton père a tué un veau gras, parce qu'il l'a recouvré en bonne santé". Mais il se mit en colère, et ne voulut point entrer. Son père donc sortit, et le pria d'entrer. Mais il répondit à son père : "Voici, il y a tant d'années que je te sers, sans avoir jamais contrevenu à ton commandement, et tu ne m'as jamais donné un chevreau pour me réjouir avec mes amis. Mais quand ton fils que voici, qui a mangé tout son bien avec des femmes débauchées, est revenu, tu as fait tuer un veau gras pour lui". Et son père lui dit : "Mon fils, tu es toujours avec moi, et tout ce que j'ai est à toi. Mais il fallait bien faire un festin et se réjouir, parce que ton frère que voilà, était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu , et il est retrouvé" Évangile selon Saint Luc, 15

Faut-il encore que ces enfants de Ghriss soient pris par le remord et reviennent vers leur père, qui n’est autre que leur bled.

Ainsi va Ghriss
Agadir le 17 mai 2008

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